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Catastrophes humanitaires: Et pour les animaux, on fait quoi ?

Catastrophes humanitaires: Et pour les animaux, on fait quoi ?

Sauf exception, quand on parle de catastrophes humanitaires, on s’intéresse exclusivement à l’impact qu’elles ont sur les populations humaines. On peut y voir là une manifestation de notre anthropocentrisme exacerbé, mais d’un point de vue purement étymologique c’est tout à fait correct, puisque le terme « humanitaire » est dérivé du latin « humanitas », qui lui-même fait référence à l’humanité, à la nature humaine.

Malgré tout, il n’y a pas que les populations humaines qui sont exposées aux conséquences des tremblements de terre, des ouragans, de la sécheresse ou de la guerre… Puisqu’ils soient domestiques, de la ferme ou à l’état sauvage, les animaux sont aussi les victimes de ces catastrophes.

Par exemple, lors du séisme qui a frappé le Népal en 2015 et causé la mort d’environ 10 000 personnes, on estime qu’une centaine de milliers d’animaux ont également péri, soit parce qu’ils se sont eux aussi retrouvés coincés sous les décombres des habitations, soit parce qu’ils sont morts de faim suite au décès de leurs propriétaires.

Au Soudan du Sud, la guerre n’a pas seulement provoqué le déplacement de plus de 4 millions de personnes. Elle a également contribué à la disparition de nombreuses espèces animales qui vivaient au sein des six parcs nationaux du pays. C’est ainsi que les 5 000 derniers éléphants et les 1 000 rhinocéros que comptait le Soudan du Sud il y a encore une dizaine d’années ont été en partie décimés par le braconnage des groupes armés tandis qu’une autre partie de ces animaux a fui la violence des combats en migrant vers les pays voisins comme l’Ouganda ou la République Centrafricaine.

Autre exemple avec les Philippines en 2013, lorsque le typhon Haiyan et ses vents soufflant jusqu’à 300 km/h ont provoqué le décès de plus de 6 000 personnes, mais aussi la perte d’un tiers du bétail et des volailles qui se trouvaient dans les régions les plus sévèrement touchées. Dans les semaines qui ont suivi le passage du typhon, de nombreux animaux de compagnie ont également succombé à la maladie de Carré, une infection virale contagieuse qui apparait très souvent à la suite d’une catastrophe d’origine naturelle mais contre laquelle il n’existe pas de traitement.

Et comme les êtres humains, un chat, un chien et n’importe quel autre animal peut développer un syndrome de stress post-traumatique après avoir subi les effets d’une catastrophe d’origine humaine ou naturelle. Une étude publiée en 2012 a par exemple révélé que les chiens qui ont été abandonnés dans la ville de Fukushima au Japon avaient dans leur organisme en moyenne 5 à 10 fois plus de cortisol, c’est-à-dire l’hormone sécrétée par le stress, que les autres chiens japonais.

Malgré tout, force est de constater que la prise en compte des besoins des animaux dans les systèmes de réponse en cas de catastrophe est encore trop souvent sous-estimée. La crise en Ukraine en est d’ailleurs l’illustration la plus récente, puisque les réseaux de solidarité qui se sont activés n’ont tout simplement pas anticipé le fait qu’un grand nombre de réfugiés ukrainiens fuiraient la guerre en amenant avec eux leur animal de compagnie.

Ce qui est surprenant, c’est de voir à quel point le sujet est loin de faire l’unanimité, et que finalement beaucoup n’y voient en fait que très peu d’intérêt. Voici d’ailleurs les critiques le plus régulièrement formulées à ce sujet :

« Est-ce que s’inquiéter pour son animal de compagnie, même en période de « catastrophe », ça n’est pas finalement un luxe réservé aux pays les plus développés ? »

Alors si on cesse de faire une distinction entre une personne humaine ou un animal et que l’on part du postulat que chaque vie compte, alors non, il n’est pas exagéré de réfléchir à ce sujet. Et ce d’autant plus que les animaux de compagnie, de même que les animaux de la ferme d’ailleurs, dépendent des êtres humains pour survivre, que l’on soit en situation de catastrophe, ou non.

« C’est quand même un non-sens que de vouloir venir en aide à des animaux sauvages, dont beaucoup ont d’ailleurs la faculté de pressentir l’imminence d’un cyclone ou d’un séisme. Il faut arrêter de vouloir « interférer » en permanence avec la nature !.. »

Alors c’est vrai, le monde animal sauvage a, jusque dans une certaine mesure toutefois, la capacité de pouvoir s’adapter à des modifications de ses conditions de vie. Mais là, on parle quand même de situations extrêmes, et à cause desquelles l’habitat naturel des animaux sauvages peut prendre jusqu’à plusieurs mois, voire plusieurs années pour se reconstituer. Et ça, c’est sans tenir compte de la pression qui est d’ores et déjà exercée par les activités humaines, mais aussi par l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des catastrophes climatiques notamment.

« Il n’y a pas déjà suffisamment à faire avec les personnes en situation d’extrême vulnérabilité dans les pays en développement ? On ne peut pas, en plus, venir en aide aux animaux !.. »

Et bien si ! Ça fait d’autant plus de sens que ce sont non seulement les pays en développement qui sont le plus régulièrement et le plus fortement touchés par les catastrophes, mais ce sont également dans ces pays que l’on ne recense pas moins d’un milliard de personnes qui dépendent des animaux pour leur vie de tous les jours, qu’il s’agisse de leur alimentation, de leurs moyens d’existence mais aussi pour se déplacer ou pour transporter des marchandises. Et puis soigner et vacciner les animaux après une catastrophe permet aussi de limiter le risque que des maladies comme par exemple la rage ou l’anthrax se propagent et soient transmises aux êtres humains.

Quoi qu’il en soit, plusieurs associations et organisations ne voient pas en quoi un tel sujet ferait débat, et elles sont déjà à pied d’œuvre, que ce soit en matière de préparation ou de réponse aux catastrophes.

Par exemple lors du séisme qui a frappé Haïti en 2010, la World Animal Protection a déployé en l’espace de 72 heures une équipe de vétérinaires pour venir en aide aux milliers d’animaux blessés ou mourants suite à la survenance de ce cataclysme. Avec 20 autres associations et en collaboration avec le Ministère de l’Agriculture haïtien, l’organisation a mis sur pied une clinique mobile qui a permis de vacciner et d’offrir des soins gratuits à 70 000 animaux en l’espace d’une année seulement. Et ce n’est pas tout, puisque la World Animal Protection a également installé des abris résistants aux cyclones pour les animaux des fermes, afin de les protéger et sécuriser en même temps les moyens d’existence des populations locales.

Au Liban, l’association Quatre Pattes a apporté assistance aux animaux qui ont été victimes de l’effroyable explosion qui est survenue dans le port de Beyrouth le 4 août 2020. Son équipe composée de vétérinaires et de soigneurs a ainsi participé à la recherche des animaux disparus ou ensevelis sous les décombres des habitations, et soigné ceux qui étaient grièvement blessés. Beaucoup d’entre eux souffraient d’ailleurs de lésions pulmonaires provoquées par les poussières projetées lors de l’explosion et nécessitaient un traitement médical spécifique. Dans le même temps, l’association a mis en place une campagne de vaccination contre la rage afin d’éviter tout risque d’épidémie et de transmission de cette maladie à la population humaine.

Et plus récemment en Ukraine, la Commission Européenne a demandé à tous les États membres de l’Union Européenne d’autoriser les réfugiés ukrainiens à entrer sur leur territoire avec leurs animaux de compagnie, même s’ils ne possèdent ni passeport ni micro-puce d’identification. D’ailleurs, les vétérinaires présents aux centres d’accueils installés aux frontières de l’Ukraine auscultent et soignent chaque jour plus de 500 animaux qui sont très souvent déshydratés ou en état d’hypothermie en raison du long trajet qu’ils ont effectué avec leur propriétaire. Et pour les animaux qui n’ont pas la chance de pouvoir fuir les combats en Ukraine, le Fond International pour la Protection des Animaux (International Fund for Animal Welfare, IFAW) apporte son soutien aux structures locales en leur fournissant nourriture et matériel vétérinaire pour qu’elles puissent poursuivre leurs opérations de secours et de protection auprès des animaux errants ou désorientés par les combats.

Mais malgré ces exemples remarquables, il reste encore fort à faire, ne serait-ce qu’en termes de changement des mentalités. Aux États-Unis par exemple, une étude a révélé que lors du passage de l’ouragan Ida en 2021, 50% des personnes qui ont fui d’urgence leur logement ont laissé derrière elles leur animal de compagnie. Et ce en dépit du scandale qui a abouti à l’adoption de la loi PETS Act en 2006 et qui dispose que les services de secours en période de catastrophe doivent également s’adresser aux animaux de compagnie. Cette loi a effectivement été adoptée après qu’il ait été révélé que 600 000 animaux de compagnie ont péri ou ont été abandonnés lors du passage de l’ouragan Katrina, notamment parce que les centres d’évacuation d’urgence refusaient d’accueillir les personnes accompagnées d’un animal.

En conclusion, la prise en compte des besoins des animaux dans les plans de préparation et de réponse aux catastrophes est donc bel et bien un enjeu réel et actuel, puisqu’eux aussi subissent les conséquences des catastrophes d’origine naturelle notamment, et dont la fréquence et l’intensité augmentent sous l’effet du dérèglement climatique.

Et puis surtout, et c’est peut-être ce qu’il faut retenir avant-tout, c’est que l’aide aux animaux en période de catastrophe est d’autant plus pertinente qu’elle permet en même temps de venir en aide à de nombreuses communautés dans le monde et dont le mode de vie dépend tout simplement de la survie des animaux.


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