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novembre 2017

Phénomène Jérôme Jarre et Love Army : L’humanitaire à tort et à travers.

EDIT JUIN 2022 : Cinq années (!) après le début de l’opération Love Army en Somalie et au Bangladesh, Jérome Jarre a enfin publié le compte-rendu relatif à ces activités. Carnet de Bord – HUMANITAIRE salue cet effort attendu de longue date, tout en notant que ce rapport de 199 pages confirme les confusions et inexactitudes qui avaient été relevées lors de la rédaction de cet article en 2017. Contrairement à ce qui avait été annoncé, les dons récoltés n’ont pas été redistribués à 100% aux personnes aidées (puisque les frais bancaires, de la cagnotte et autres dépenses logistiques rendaient cela évidemment impossible). Aussi, la Love Army n’a pas agi de manière autonome ou « décentralisée » mais davantage comme une fondation allouant des fonds à des partenaires de mise en œuvre des projets. Ce rapport est disponible ici.


Depuis le 15 mars 2017, l’influenceur/créateur web Jérôme Jarre secoue la sphère d’internet afin de sensibiliser son public – mais pas seulement – à la réalité de certaines crises humanitaires qui secouent actuellement le monde. D’abord au profit de la crise alimentaire en Somalie puis du terrible séisme qui a secoué le Mexique, le rouleau médiatique de Jérôme Jarre s’est depuis quelques jours tourné sur la cause des Rohingyas au Bangladesh. S’il est évidemment remarquable de voir une personne disposant d’une telle audience – plusieurs millions d’abonnés sur les différents réseaux sociaux – récolter autant d’attention mais également de fonds, il est pourtant difficile, lorsque l’on est soi-même un professionnel humanitaire, de refreiner un certain malaise.

En effet, le procédé de communication utilisé par Jérôme Jarre et sa Love Army est tel qu’il véhicule une image erronée de l’action humanitaire. Non seulement cela nuit à l’action des organisations humanitaires déjà présentes en occultant le travail qu’elles mettent d’ores et déjà en œuvre, mais cela transmet également un message erroné sur la dimension professionnelle du monde humanitaire. Par ailleurs, le mode de fonctionnement et de financement des outils sur lesquels les influenceurs web s’appuient fait également submerger des craintes quant à la possible utilisation de l’audience engrangée à des fins plus lucratives dans le futur. Explications.

Retour des Rohingyas au Myanmar : Pourquoi il convient de douter de la bonne volonté des autorités birmanes.

Depuis le 25 août dernier, l’attention de la communauté internationale s’est – en partie – tournée sur le Myanmar, et plus exactement sur la situation qui a poussé des centaines de milliers de personnes à fuir l’État du Rakhine vers le Bangladesh voisin. Suite à l’attaque coordonnée de plusieurs postes-frontières par des membres de l’Armée du Salut des Rohingya de l’Arakan (ARSA) coutant la vie à douze policiers et à la répression consécutive des Tatmadaw, 607 000 personnes ont fui l’État du Rakhine entre le 25 août et le 5 novembre 2017 pour se réfugier au Bangladesh. Cet afflux de personnes s’est ajouté aux 212 000 réfugiés Rohingyas qui avaient déjà fui le Myanmar avant le 25 août 2017, poussant le total de birmans réfugiés au Bangladesh au nombre de 800 000.

Largages de l’aide humanitaire : Comment ça marche ?

Utilisées pour la première fois lors de l’Opération Lifeline au Soudan dès 1989 pour permettre la distribution de plus de 1,5 tonnes de nourriture par les airs, les opérations de largage humanitaire ont toujours cours au Sud Soudan, touché depuis décembre 2013 par des affrontements armés qui ont provoqué le déplacement de plus de quatre millions personnes selon les Nations Unies. Aussi spectaculaires que rares, ces opérations de largage sont toutefois très strictement encadrées afin que ne soit pas largué n’importe quoi, n’importe où, n’importe comment.

Lifestraw pour l’humanitaire: Une vraie fausse bonne idée ?

Depuis quelques années et de manière assez régulière, il arrive de voir apparaitre sur internet des articles destinés à faire la promotion de la Lifestraw, une paille qui permettrait de « sauver des millions de vies ». Les superlatifs ne manquent pas : « extraordinaire », « révolutionnaire », « innovation ». Pourtant, aussi étonnante soit-elle, cette paille n’en est pas pour autant nouvelle, puisqu’il s’agit d’un produit commercialisé depuis 2005.

Le droit international humanitaire doit-il être intégré aux jeux-vidéo ?

S’il est une catégorie de jeux-vidéo dont le succès actuellement ne se dément pas, il s’agit bien des simulations de guerre. Vendus à plusieurs millions d’exemplaires chaque année, rapportant jusqu’à plusieurs millions de dollars (voire le milliard !), ces jeux se vantent de pousser le réalisme des conflits armés jusque dans ses derniers retranchements à défaut de proposer un scénario digne de ce nom.

Souci du réalisme oblige, ces jeux devraient en tout état de cause appliquer également les conditions et autres règles qui régissent les conflits armés – le droit international humanitaire – et que chaque belligérant en situation réelle est tenu de respecter. Pourtant, force est de constater que beaucoup d’éditeurs de jeux-vidéo ne prennent guère en considération cette exigence, faisant ainsi passer leur produit pour de véritables défouloirs qui n’ont de simulation que le nom.

Ambassadeurs humanitaires: Bling bling mais tout de même indispensables ?

Note: Cet article a initialement été publié en février 2014 mais son contenu et les réflexions qu’il soulève restent d’actualité.

Après Justin Bieber qui est venu en décembre dernier aux Philippines pour Action contre la Faim, c’est au tour de David Beckham de débarquer cette semaine dans l’archipel afin de soutenir les équipes de l’ONG Solidarités International pour une distribution de kits d’accès à l’eau potable. Après avoir repris leur tweet en y ajoutant malicieusement la mention #HumanitaireBlingBling, j’ai eu la possibilité d’avoir un échange avec l’équipe com’ de Solidarités International, laquelle m’a répondu en indiquant que la venue de l’ancien footballeur s’inscrivait parfaitement dans la lignée de leur campagne « Aider plus loin ».

L’alimentation, un enjeu stratégique en période de conflit armé.

L’alimentation, en tant qu’élément indispensable au développement physique et mental, revête un aspect essentiel de la vie de chaque être humain. Pourtant, selon la dernière évaluation de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) dans son rapport sur l’insécurité alimentaire dans le monde en date d’octobre 2012, l’alimentation manque à près de 870 millions de personnes, une grande partie d’entre elles vivant dans des États en proie aux guerres.

En effet, l’insécurité alimentaire trouve dans l’un de ses facteurs sinon le principal les conflits armés, comme le confirme un rapport du Rapporteur spécial des Nations Unies sur le droit à l’alimentation, lequel reprend une affirmation soutenue par le Comité International de la Croix-Rouge. De plus, l’alimentation revête plus que jamais en période de guerre un intérêt stratégique à l’encontre duquel les populations civiles sont trop souvent les seules à en subir les conséquences. Sans pour autant viser l’exhaustivité, procédons à un rapide état des lieux de la question.

Le droit à l’alimentation: Un droit justiciable au niveau international.

S’il est bien un droit méconnu mais qui me tient personnellement à coeur, il s’agit du droit à l’alimentation. Il s’agit non seulement d’un droit véritable, mais celui-ci est également justiciable au regard du droit international. Depuis le 5 mai 2013 en effet, l’entrée en vigueur du Protocole facultatif du Pacte International relatif aux Droits Économiques, Sociaux et Culturels (PIDESC) a consacré la justiciabilité du droit à l’alimentation.