Les brèves HUMANITAIRES #02 – Juin 2020
Info #1 : La pire crise humanitaire au monde se trouve au Yémen.
Après six années de combats qui ont causé la mort de plusieurs dizaines de milliers de civils et provoqué le déplacement de plus de trois millions de personnes, la situation au Yémen est à ce jour la pire crise humanitaire au monde. C’est en effet ce qu’a affirmé l’Organisation des Nations Unies, en pointant du doigt un système de santé qui s’est complètement effondré. Les ravages de la guerre sont tels que seule la moitié des structures de santé fonctionnement alors que l’épidémie de Covid-19 continue de progresser dans le pays. Les besoins ne font donc qu’augmenter, puisque l’on estime que 14 millions de personnes nécessitent une aide humanitaire d’urgence, alors que les financements pour répondre à cette crise manquent cruellement au point de pousser les Nations Unies à faire appel à une aide d’urgence d’un montant de 2,41 milliards de dollars.
Info #2 : Au Cameroun et en Afghanistan, les attaques contre les travailleurs humanitaires se multiplient.
On enchaine avec une information toute aussi alarmante, relative à la hausse des attaques armées menées contre le personnel humanitaire dans le monde. L’organisation Human Rights Watch s’inquiète en particulier de la multiplication des violences perpétrées à l’encontre des travailleurs humanitaires dans le nord du Cameroun. Assassinats, enlèvements, harcèlement et extorsion font partie du quotidien de la communauté humanitaire dans cette partie du pays, tout comme en Afghanistan, où Médecins Sans Frontières a annoncé mettre fin aux activités qu’elle mettait en œuvre à Dasht-e-Barchi, près de Kaboul. Cette décision difficile à prendre fait suite au massacre qui s’est déroulé en Mai dernier dans la maternité que l’organisation gérait depuis 2014, et où patients, accompagnateurs et personnels soignants ont été délibérément visés.
Info #3 : L’est de l’Inde et le Bangladesh dévastés par le cyclone Amphan.
Impossible de ne pas mentionner l’effroyable cyclone qui a touché la côte est de l’Inde et le Bangladesh. Alors que les deux pays sont déjà confrontés à une difficile gestion de l’épidémie de Covid-19, le cyclone Amphan, le plus puissant que la région ait connu depuis 1999 a frappé l’Inde et le Bangladesh avec des rafales de vent approchant les 200 km/h ! Près de trois millions de personnes ont par conséquent été contraintes de trouver refuge dans des abris d’urgence et les dégâts constatés sur place sont considérables. Présente dans le district de Satkhira au Bangladesh depuis 2010, l’organisation Solidarités International a rapidement fourni une aide d’urgence constituée de kits d’abris et de traitement de l’eau aux 9 000 personnes les plus sévèrement affectées par cette catastrophe. Par ailleurs, les populations de cette région d’Inde et du Bangladesh dépendent énormément des activités issues du secteur de la mer et du littoral, mais la montée des eaux et les inondations provoquées par le passage du cyclone Amphan ont détruit d’innombrables rizières côtières ainsi que des fermes aquacoles sur plus de 150 kilomètres, en conséquence de quoi, une assistance économique sera également indispensable pour soutenir la relève de ces activités.
Info #4 : Le virus Ébola est de retour en République Démocratique du Congo.
Déjà en lutte contre le virus du Covid-19 et la plus grande épidémie de rougeole du monde, la République Démocratique du Congo est de nouveau confrontée au virus Ebola. Détecté dans la province de l’Equateur, il s’agit de la onzième fois que le virus Ebola fait irruption dans le pays, tandis que le dixième foyer épidémique est toujours en cours dans l’Est du pays, dans les régions du Nord-Kivu et de l’Ituri. L’Organisation Mondiale de la Santé a annoncé avoir expédié 3000 doses de vaccins anti-Ebola afin de contenir le plus rapidement possible cette nouvelle flambée de fièvre hémorragique.
Info #5 : Face à des difficultés financières croissantes, l’organisation Oxfam réduit ses activités.
En 2018, Oxfam avait massivement fait parler d’elle après que la presse ait exposé les abus sexuels commis par plusieurs de ses employés en 2011 en Haïti. Cela avait non seulement entaché le professionnalisme de l’organisation britannique et remis en question sa capacité à gérer son personnel, mais cela avait également créé une véritable défiance du public qui s’est tout de suite traduite par une baisse drastique des dons privés. Deux ans plus tard, alors qu’Oxfam s’active toujours à redorer son blason, la crise économique engendrée par la pandémie de Covid-19 aura finalement eu raison de plusieurs de ses activités puisque l’organisation a annoncé supprimer 1450 postes, soit près de 30% de ses employés et fermer 18 de ses bureaux à travers le monde, comme en Afghanistan, au Soudan et à Haïti.