Les brèves humanitaires #06 – Novembre 2020
Info #1 : Un séisme de magnitude 7.0 secoue la Mer Égée.
On commence tout de suite par parler du violent séisme de magnitude 7.0 sur l’échelle de Richter qui est survenu en Mer Égée le 30 octobre dernier et qui a très durement frappé la province d’Izmir en Turquie mais également de nombreuses îles turques et grecques. Les secousses ont d’ailleurs été tellement importantes qu’elles furent même ressenties en Bulgarie et dans le nord de la Macédoine.
Dans les zones les plus proches de l’épicentre, un tsunami a été observé tandis que plusieurs centaines de bâtiments se sont soit effondrés, soit ont été trop endommagés pour être à nouveau habitable. Ce séisme, le plus violent qu’ait connu la Turquie depuis 2011, survient dans un contexte particulièrement difficile, alors que le pays abrite déjà le plus grand nombre de réfugiés et demandeurs d’asiles au monde, avec plus de 3,5 millions de personnes dont 147 000 réfugiés syriens enregistrés dans la ville d’Izmir.
Info #2 : Situation humanitaire de plus en plus critique au Sahel.
Dans la région du Sahel, la situation humanitaire est de plus en plus critique, entre la hausse des violences armées, les effets du dérèglement climatique et la pandémie de Covid-19. Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA) estime ainsi que plus de 30 millions de personnes ont aujourd’hui besoin d’une aide humanitaire dans les six pays que sont le Burkina Faso, le Mali, le Niger, le Tchad, le Cameroun et le Nigéria. Plus de 7 millions de personnes dans la région souffrent d’ailleurs de la faim, soit 3 fois plus que l’an dernier.
Cette situation a donc poussé 24 gouvernements et donateurs institutionnels à se réunir et ceux-ci se sont accordés à verser 1,7 milliard de dollars pour accroître l’aide humanitaire au Sahel central. Sur le terrain, ces fonds devront notamment permettre de financer une assistance en matière de nutrition, d’alimentation et de services de santé jusqu’en 2021.
Info #3 : Nouvelle dégradation de la sécurité des travailleurs humanitaires.
Le mois de novembre a une nouvelle fois été particulièrement dangereux pour les travailleurs humanitaires, puisque neuf d’entre eux ont fait l’objet d’une attaque mortelle ce mois-ci. Ces nouveaux drames ont eu lieu au Soudan du Sud, en Somalie et en Syrie, et toutes les victimes étaient des employés issus des communautés locales. À noter également qu’en République Démocratique du Congo cinq travailleurs des organisations OXFAM et ADRA ont été enlevés et demeurent à ce jour toujours aux mains de leurs ravisseurs.
Info #4 : Conflit armé dans la région du Tigré, en Éthiopie.
L’actualité nous emmène aussi en Éthiopie, et plus exactement dans la région du Tigré, où des violences armées se poursuivent depuis le 4 novembre. Ces affrontements sur fond de rivalités ethniques ont éclaté après que le gouvernement fédéral éthiopien ait refusé de reconnaitre le résultat des élections qui ont eu lieu dans la région du Tigré et dont il avait lui-même demandé la suspension en raison de la pandémie de Covid-19.
À ce jour, les opérations militaires et l’escalade des hostilités ont poussé plus de 30 000 personnes à fuir la région afin de trouver refuge de l’autre côté de la frontière, au Soudan. L’inquiétude ne cesse d’ailleurs de grandir suite à la suspension de l’accès à la région du Tigré par voies terrestre et aérienne, affectant consécutivement la réponse des organisations humanitaires. L’urgence est d’autant plus grande que le Tigré abrite déjà 600 000 personnes qui dépendent de l’assistance humanitaire tandis que cette région a également été la plus gravement touchée par l’invasion de criquets qui a affecté l’Afrique de l’Est ces derniers mois et dont on redoute toujours l’arrivée de nouveaux essaims destructeurs dans les prochaines semaines.
Info #5 : Multiplication inquiétante des systèmes cycloniques.
Terminons enfin cette revue de l’actualité humanitaire en nous intéressant à la multiplication inhabituelle d’ouragans destructeurs sur l’ensemble du globe. Le 1er novembre, les Philippines ont en effet subi le passage du typhon Goni dont les rafales ont atteint les 280 km/h, avant que le typhon Vamco n’en fasse de même 10 jours après. Au Nicaragua, c’est le cyclone Eta et ses rafales de vent soufflant jusqu’à 230 km/h qui se sont fait entendre, très vite suivi par le puissant cyclone de catégorie 5 Iota.
Au total, ces quatre systèmes cycloniques ont affecté plusieurs millions de personnes, en provoquant sur leur passage des inondations, de nombreux glissements de terrain et détruit plusieurs dizaines de milliers d’habitations. Sur place, les autorités et les associations se sont rapidement attelées à fournir de l’aide auprès des populations les plus sinistrées, en donnant notamment la priorité à l’approvisionnement en nourriture et en eau ou encore au relogement.