En quoi l’éducation à l’information humanitaire est-elle si pertinente ?

Parce qu'il est moins coûteux de faire preuve de pédagogie sur le long terme plutôt que d'alerter l'opinion publique en période d'urgence.

À l’heure actuelle, il est invraisemblable que les organisations humanitaires se contentent trop souvent d’attendre que soient franchis des seuils d’alerte pour communiquer auprès du public. Pourtant, tout comme il est moins couteux d’investir dans l’aide au développement que de financer l’assistance humanitaire lors de la survenance d’une catastrophe…il en est de même pour la communication humanitaire !

En faisant de l’éducation à l’information humanitaire un véritable outil de communication pédagogique comme le suggère Carnet de Bord – HUMANITAIRE depuis sa création, les organisations de solidarité internationale bénéficieraient d’un soutien public plus important et plus durable que lors de leurs appels aux dons en période d’urgence.

Parce qu’il s’agit d’une stratégie gagnante pour le public ET les acteurs humanitaires.

Une grande partie du public considère que les ONG manquent de pédagogie pour parler de leur action, de l’impact de celle-ci auprès des personnes aidées ou de quelle façon les fonds dont elles disposent sont utilisés. Cette absence de pédagogie fait naître beaucoup d’incompréhension, ce qui engendre naturellement de la méfiance de la part du public et aboutit inévitablement au refus d’accorder du soutien sous quelque forme que ce soit.

Pourtant, la pédagogie est le premier si ce n’est le principal facteur contribuant à l’adhésion du public en faveur des projets menés par les associations. L’éducation à l’information humanitaire permet donc de développer la compréhension du public à l’égard des projets de solidarité internationale, ce qui bénéficie in fine à l’ensemble du secteur humanitaire au travers d’un soutien de plus en plus élargi.

Pour limiter l’essor du volontourisme et de nouvelles "Arche de Zoé".

L’humanitaire a toujours fasciné le grand public. Mais mal informés ou influencés par la mise en scène de célébrités, beaucoup persistent à croire que n’importe qui peut faire de l’humanitaire dès l’instant que l’on est doté de bonne volonté. Par conséquent, plus de 1,5 millions de personnes se rapprochent chaque année de structures lucratives proposant des « voyages humanitaires » ou du « volontariat » dont l‘impact auprès des communautés locales est en réalité négatif et contre-productif.

D’autres encore créent leurs propres associations et initiatives « humanitaires » qui finalement ont non seulement trompé le public mais aussi nui aux communautés qu’ils prétendaient aider. L’éducation à l’information humanitaire permet donc de promouvoir les actions solidaires qui sont véritablement justes et sensées tout en offrant au public les outils nécessaires pour reconnaître les signes d’une possible escroquerie.

Parce qu'il s'agit d'une discipline qui favorise la compréhension de notre monde.

La crise environnementale et climatique, les mouvements migratoires, la pandémie de Covid-19 ou les limites du système démocratique poussent de plus en plus de jeunes (15-25 ans) à non seulement questionner le monde qui les entoure mais aussi à se mobiliser pour des causes qui leur paraissent en phase avec le modèle de société auquel ils aspirent. L’humanitaire et la solidarité internationale sont d’ailleurs deux des causes pour lesquelles les jeunes manifestent le plus d’intérêt.

Thématique passionnante s’il en est, l’humanitaire entretient d’ailleurs des liens très étroits avec d’autres disciplines telles que l’Histoire, la géographie, les sciences ou encore la géopolitique. À ce titre, la transversalité de l’éducation à l’information humanitaire constitue un tremplin aussi fondamental que pertinent pour comprendre les grands enjeux contemporains de notre monde tout en sensibilisant tout à chacun à la solidarité internationale.