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Le volontourisme.

Le volontourisme.


S’il vous est venue l’envie de vous engager dans l’humanitaire, ou qu’il vous est arrivé de vous renseigner sur la manière de donner plus de sens à vos vacances, il y a de fortes chances pour que vous soyez déjà tombés sur des offres de tourisme solidaire, de volontariat humanitaire ou tout simplement de volontourisme.

En effet, de véritables agences spécialisées dans ce domaine – comme Projects Abroad – ont vu le jour au fil des années et ont développé un véritable business lucratif qui attire chaque année plus d’un million et demi de candidats. Au travers de diverses formules, ces agences vous proposent de partir en chantier ou en mission humanitaire mais à condition que vous acceptiez de payer non seulement les frais relatifs au projet lui-même, mais également vos billets d’avion et les frais de visa. Et tout cela peut s’élever jusqu’à plusieurs milliers d’euros pour quelques semaines de bénévolat humanitaire !

Et c’est tout ce qui vous sera demandé… Pas de question sur votre motivation à participer à un tel projet, sur vos diplômes, vos compétences, ou votre expérience professionnelle… RIEN ! Seule votre bonne volonté et votre capacité à débourser la somme demandée sont requis pour participer à de tels projets. Mais le problème du volontourisme ne s’arrête pas là, puisqu’en réalité il est bien plus important qu’il n’y parait.

LE VOLONTOURISME EST NÉFASTE.

1/ Ce n’est pas de l’humanitaire.

Pour commencer, rappelons que cette forme de volontariat n’est absolument pas de l’humanitaire. Rappelez-vous, dès la première vidéo publiée sur la chaîne, il a été démontré que l’humanitaire est bel et bien un domaine complexe, avec des principes exigeants et qui requière l’implication de personnes spécialement formées à cette fin.

Néanmoins, participer à de telles initiatives contre de l’argent incite de plus en plus de structures et associations crapuleuses à créer de faux orphelinats composés d’enfants séparés de leur famille, comme au Cambodge ou au Népal. Fin 2018, l’Australie est à ce propos devenu le premier pays à interdire le volontourisme à ses ressortissants. La loi adoptée en ce sens déclare en effet que les projets de volontourisme dont fait notamment partie le tourisme dans les orphelinats ne relevent absolument pas de l’humanitaire mais doivent être considéré comme une forme d’esclavage moderne.

2/ On ne paie pas pour être bénévole.

De plus, le fait de devoir payer pour contribuer à une action solidaire est également un autre problème. Payer pour devenir bénévole est en effet une absurdité totale, et sachez que les dispositifs de volontariat encadrés par l’État tels que le Service volontaire européen ou le Volontariat de solidarité international n’exigent nullement de payer pour y participer.

Cela révèle donc que les structures de tourisme humanitaire ne sont ni des associations, ni des organisations à but non-lucratif, mais bel et bien des entreprises dont le but est de réaliser des profits. Leur business exploite ainsi d’une part la pauvreté des communautés qu’ils exhibent, et d’autre part la bonne volonté et le portefeuille des volontouristes, d’autant plus que les sommes demandées sont sans commune mesure avec les niveaux de vie réels constatés sur place.


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3/ L’impact est négatif.

Et quoi que ces agences puissent dire pour contredire ces affirmations, l’impact de leur action est négatif et contre-productif. Leurs projets ont une pertinence absolument discutable puisqu’ils ne sont programmés que pour quelques semaines, en accord avec les souhaits du volontaire. L’impact est donc nul, alors que plusieurs mois d’activité sont toujours nécessaires pour observer des améliorations nées du projet mis en œuvre. Sans compter qu’il est également indispensable de réaliser un suivi afin de s’assurer que les objectifs fixés seront bien atteints.

Et puis cette main d’œuvre gratuite perturbe également l’économie locale puisque le volontaire réalise quelque chose – comme des cours d’anglais, des travaux de construction ou des taches agricoles – que les membres de la communauté pourraient accomplir eux-mêmes, tout en étant payés pour cela. Le volontourisme véhicule ainsi l’idée que l’humanitaire consiste à faire les choses à la place des communautés plutôt que de leur fournir les clés et les outils utiles à leur développement économique et social.

Et pire que tout, cette logique sous-entend que même sans formation technique, et uniquement avec de la bonne volonté, le volontaire étranger est toujours plus instruit et capable d’œuvrer efficacement que la personne vivant dans le pays en question.

Autre élément à considérer sérieusement, le fait que les enfants placés au contact des volontaires finissent par irrémédiablement s’attacher à eux, alors que ces derniers s’en vont au bout de quelques semaines. Faire ainsi venir des bénévoles étrangers pour quelques semaines à peine ne peut donc qu’avoir un impact négatif puisque cela contribue à l’instabilité émotionnelle de ces enfants.

4/ Impensable dans les pays du Nord.

Et puis au-delà des problèmes que le tourisme humanitaire provoque, il se pose aussi d’importantes questions, la première d’entre elles étant de se demander si dans les mêmes conditions nous autoriserions de telles pratiques en Europe ou en Amérique du Nord ? Est-il par exemple autorisé de donner des cours d’anglais dans une école, sans avoir de qualification ? Est-il permis de soigner des gens dans un hôpital sans être un véritable médecin ? Même chose pour construire un puit sans avoir été formé à un tel projet d’ingénierie ? La réponse est évidemment négative, alors pourquoi cela serait-il possible dans les pays en développement ?

5/ Gratifiant pour le volontaire uniquement.

Une autre question légitime est de savoir à qui ce genre d’initiative profite-t-elle vraiment ? Pour rappel, l’humanitaire a pour unique but de fournir une assistance de qualité auprès des populations vulnérables afin de participer au rétablissement de leur dignité, tout en restant redevable à leur égard. Dans le cas du tourisme humanitaire, c’est uniquement l’égo du volontaire qui en ressort grandi, de même que son CV ou encore son appareil photo rempli de selfies pris au milieu d’enfants. 

Et ce genre de selfies d’ailleurs, faut-il encore que l’on en parle ? Non parce que si l’on inversait la situation, accepterions-nousqu’une inconnue de Somalie ou qu’un réfugié Rohingya se prennent en photo en compagnie de notre fille ou de notre petit frère ? Et que cette photo soit publiée sur un réseau social et dirigée à l’attention d’une communauté que nous ne connaissons pas, ou que nous ne comprenons pas ? Sur cette question, je vous laisse vous faire votre propre avis…

Mais pour résumer tout ça brièvement, gardez à l’esprit que :

➡️ Si vous devez payer pour participer à une action solidaire : ce n’est pas de l’humanitaire.
➡️ Si l’on ne s’intéresse pas à vos capacités et à vos compétences : ce n’est pas de l’humanitaire.
➡️ Si c’est pour effectuer quelque chose que les communautés locales pourraient réaliser elles-mêmes : ce n’est pas de l’humanitaire.

Et ne jamais oublier non plus que dans les pays en développement où sont proposés ces projets de volontourisme se trouvent des personnes qui ont également la volonté de contribuer efficacement et favorablement au bénéfice de leurs communautés. Que des milliers de jeunes et moins jeunes s’activent d’ores et déjà au développement de leur pays et ce sans avoir à dépendre d’un volontaire bénévole étranger. Mais aussi et surtout que ces pays ne se résument pas ni se définissent selon un niveau de pauvreté plus ou moins élevé.

Mais sans tomber dans les travers du volontourisme, que reste-il donc possible de faire ? Et bien aussi surprenant que ça puisse paraitre, beaucoup d’actions solidaires réalisables dans votre propre pays n’attendent que vous.

LES ALTERNATIVES AU VOLONTOURISME.

Le but de cet article n’est absolument pas de décourager toute personne qui souhaiterait contribuer de près ou de loin à une action solidaire, en prétextant que l’humanitaire est la chasse gardée des professionnels. Non, l’objectif est de démontrer qu’être uniquement animé de bonne volonté n’est pas suffisant, voire même dangereux, et que toute action solidaire ou humanitaire doit être pensée et réfléchie pour être aussi durable que pertinente pour les personnes concernées.

Mais si vous avez la volonté d’aider et de contribuer à des actions solidaires de la manière la plus juste et la plus sensée, diverses possibilités s’offrent à vous :

1/ Devenir donateur.rice.

Le premier moyen et le plus simple d’entre tous est de devenir donatrice/donateur auprès d’une organisation ou d’une association. Sachez à ce propos que vos dons peuvent être affectés selon votre choix. C’est-à-dire que si vous souhaitez que vos dons soient uniquement utilisés au bénéfice des projets mis en œuvre au Yémen et que vous le mentionnez à l’organisation en question, votre choix sera respecté, conformément à la charte de déontologie du Don en Confiance.

2/ Devenir bénévole.

Un autre moyen de contribuer activement et efficacement à des actions de solidarité est celui de devenir bénévole au sein d’une association dans votre ville. En France par exemple, il est possible de rejoindre :

  • La Croix-Rouge, qui est présente dans toutes les grandes villes et met en œuvre tout un panel d’activités solidaires avec l’appui de bénévoles comme pour la distribution d’aide alimentaire, l’assistance auprès des migrants ou encore les maraudes sociales auprès des personnes sans-abris.
  • L’association des Petits Frères des Pauvres, qui récrée du lien auprès des personnes âgées isolées,
  • Les Restos du Cœur qui font appel à de plus en plus de bénévoles pour répondre aux besoins de l’aide alimentaire auprès des plus démunis,
  • De nombreux bénévoles permettent aussi de sensibiliser le public en faveur des projets menées par Action Contre la Faim avec des délégations locales présentes partout en France.
  • Et des organisations humanitaires comme Première Urgence Internationale ou Solidarités International font également appel au soutien de bénévoles, soit pour leurs actions auprès des familles migrantes en France, soit pour la sensibilisation du public lors de grands évènements festifs.

3/ Être un relai d’informations.

Relayer autour de soi les actualités et communiqués de presse des organisations humanitaires est également un moyen simple mais efficace de contribuer à la sensibilisation du public, en particulier lorsqu’il s’agit d’un reportage sur un projet.

4/ Se former ou se reconvertir.

Enfin, il est évidemment possible d’acquérir les compétences nécessaires pour travailler dans l’humanitaire au travers de formations techniques et généralistes, tout comme il est possible de se reconvertir, étant donné que l’expérience professionnelle revêt toujours beaucoup d’intérêt auprès des organisations humanitaires et de solidarité internationale.

5/ Se renseigner sur l’organisation.

Et si malgré toutes ces recommandations vous souhaitez tout de même participer à une action solidaire au travers d’un projet de volontariat, voici les derniers conseils que je peux vous donner :

➡️ Veillez à ce que l’organisme auprès duquel vous souhaitez vous engager est bien une association ou une organisation à but non-lucratif.
➡️ Vérifiez les valeurs prônées par la structure et dans quelle mesure les projets mis en œuvre profitent aux communautés locales.
➡️ Et dans le doute, rapprochez-vous de France Volontaires, qui ne relaie que les offres d’associations responsables et qui respectent l’ensemble des critères éthiques contenus dans la Charte des volontariats.

Voilà donc ce qu’il est important de comprendre et de considérer avant de se lancer dans un projet de volontariat ou de tourisme solidaire susceptible de créer davantage de problèmes que d’en résoudre. Car l’un des principes cardinaux du monde humanitaire est de veiller à ce que toute action ne devienne pas la source de nouveaux problèmes à l’encontre de la population.


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