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Les brèves HUMANITAIRES #01 – Mai 2020

Les brèves HUMANITAIRES #01 – Mai 2020

Carnet de Bord – HUMANITAIRE évolue, et vous propose désormais un deuxième format de vidéos ! En plus des épisodes destinés à décrypter le monde de la solidarité internationale, nous ferons également chaque mois le tour de l’actualité humanitaire la plus marquante en moins de cinq minutes.

Info #1 : Le nombre de personnes souffrant de la faim dans le monde risque de doubler en 2020 à cause du Covid-19.

On commence tout de suite avec l’alerte relayée par le Programme Alimentaire Mondial, qui s’inquiète du nombre croissant de personnes souffrant sévèrement de la faim dans le monde. Dans son dernier rapport consacré aux crises alimentaires, l’institution des Nations Unies indique que dans 55 pays déjà affectés par les conflits et les problèmes climatiques, les personnes menacées de famine pourraient passer de 135 millions à plus de 250 millions d’ici la fin de l’année 2020.

En effet, comme l’organisation Oxfam a également tenu le rappeler, la pandémie de Covid-19 constitue un facteur aggravant à la crise alimentaire actuelle. Une double peine qui, à cause des mesures de confinement, de couvre-feu ou encore de la fermeture des frontières dans les pays les plus pauvres, a pour conséquence d’empêcher les producteurs d’écouler leurs denrées alimentaires, tandis que les populations les plus vulnérables n’ont pas de revenus suffisants pour faire face à la hausse des prix due à la baisse soudaine des aliments disponibles sur les marchés alimentaires.

Info #2 : La Corne de l’Afrique fait face à la pire invasion de criquets depuis des décennies.

La peste acridienne, vous connaissez ? C’est ce que subissent depuis le début de l’année la Somalie, le Kenya et l’Éthiopie. Comprenez par là des essaims de milliards de criquets pèlerins qui peuvent parcourir jusqu’à 150 kilomètres par jour et ravager toutes les cultures qui se trouvent sur leur passage. Et leur appétit est tel, qu’un essaim de 1 km² est capable d’engloutir la ration journalière de 35 000 personnes !

Après plusieurs années durant lesquelles se sont enchainées sécheresses et inondations extrêmes, ce fléau est aujourd’hui le pire que cette région d’Afrique ait connu depuis des décennies puisqu’il fait craindre « un nouveau risque important de famine » selon la FAO, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture. Et tandis que beaucoup redoutent une prolifération dans les pays voisins comme l’Ouganda et le Soudan du Sud, le Comité International de la Croix-Rouge déjà mobilisé sur place fait part de sa profonde inquiétude, d’autant plus que ces régions sont déjà secouées par des conflits armés et l’insécurité alimentaire.

Info #3 : Médecins Sans Frontières raconte le Yémen de l’intérieur.

Et tandis que le monde entier s’est mis en pause en préconisant des mesures de confinement, les guerres ne sont quant à elles pas suspendues, comme au Yémen où depuis mars 2015 un conflit fait rage. Médecins Sans Frontières tient à le rappeler au travers du témoignage de cinq travailleurs humanitaires déployés dans le pays.

« Yémen, de l’intérieur » est une expérience visuelle et sonore au cœur du Yémen en guerre qui décrit les réalités du quotidien de la population yéménite, prise au piège des combats depuis cinq ans et dont les équipes de MSF sont les témoins directs.

Info #4 : Le Myanmar est accusé de commettre de nouveaux « crimes de guerre et crimes contre l’humanité » dans les États du Rakhine et du Chin.

Au Myanmar, tandis la menace de l’épidémie de Covid-19 complique drastiquement les moyens déployés par Solidarités International au Myanmar pour lutter contre les sévères pénuries d’eau qui frappent le sud du pays, Yanghee Lee, la Rapporteure spéciale de l’ONU sur la situation des droits de l’Homme au Myanmar accuse l’armée de continuer à commettre inlassablement des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité.

« Alors que le monde est occupé par la pandémie de Covid-19, l’armée du Myanmar continue d’augmenter ses assauts dans l’État du Rakhine, en ciblant la population civile » a-t-elle déclaré, en mentionnant des cas de villages brûlés et de tortures commises contre des civils. Rappelons au passage que la Cour Internationale de Justice examine actuellement les accusations portées contre le Myanmar pour des actes de génocide commis en 2017 à l’encontre des Rohingya dans l’État du Rakhine. 

Info #5 : Le nombre de personnes déplacées dans leur propre pays n’a jamais été aussi élevé.

Et enfin, terminons ces brèves humanitaires avec le dernier rapport publié par l’Observatoire des situations de déplacement interne. Celui-ci alerte en effet que la multiplication des catastrophes naturelles en 2019 et leur impact toujours plus dévastateur a eu pour conséquence de pousser 25 millions de personnes à abandonner leur foyer tout en restant dans leur pays.

L’Observatoire indique également que les conflits armés constituent toujours une source majeure de déplacements forcés, comme nous le rappellent les 8,5 millions de personnes qui ont fui les violences dans 50 pays, comme en Syrie, en République Démocratique du Congo ou encore au Soudan du Sud. Au total, ce sont près de 51 millions de personnes qui sont actuellement déplacées, un triste chiffre record comme jamais enregistré auparavant… 

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